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La Règle de Justice et de Vérité

et la regle de vie des cathares

 de la communaute orientale

introduction

 

La règle de la communauté cathare du XXIème siècle s’inspire des préceptes édictés par les hiérarchies ecclésiales bogomiles, de ceux adoptés par les bogomilo-cathares d'Italie et ceux adaptés par les Bonshommes et Bones Dames du Languedoc au moyen-âge. On remarquera avec justesse que cette règle se rapproche de la Règle de la communauté du Yahad qui était probablement une branche des communautés disparates connues sous le nom générique « d’Esséniens » et des Zadokites de Beit Onias (Léontopolis). Pour autant, les Bogomiles et les Cathares ne revendiquent pas être les héritiers de la communauté essénienne ni de toute autre mouvement du Ier siècle ; il s'agit de règles quasi similaires qui le sont ainsi pour la raison qu'il s'agit de règles de bon sens, de sorte que si la règle trouvée à Qûmran n'avait pas été mise au jour, la règle cathare ne s'en trouverait point changée.

 

Nous relèverons que cette règle du catharisme est celle qui se trouve être la plus proche des préceptes du Christ. C’est la raison pour laquelle le catharisme s’y réfère. Bien entendu, cette règle que chacun peut consulter, notamment à la bibliothèque de l’université de Laval (Québec) spécialisée dans l’étude des textes bibliques, évangélique et apocryphes, demande une adaptation au monde contemporain. Cette règle n’est pas un catalogue de ce qu’il convient ou non de faire, ce n’est pas un dogme où l’on pourrait se reposer et appliquer à la lettre le règlement sans avoir à réfléchir puisque d’autres l’auraient fait à notre place. Il s’agit d’une règle de rigueur intellectuelle, basée sur l’acceptation d’une vie honnête, sans a priori, sans jugement et dans l’esprit de venir en aide à son prochain dans la mesure, évidente, de ses propres moyens et capacités. La règle de Justice et de Vérité n’est pas un texte énumérant des interdits car chacun doit en son âme et en esprit trouver la bonne voie, faire pour le mieux afin d’accéder au  « bien être ».

 

Le Bien et sa bienveillance guident la règle cathare. Pour illustrer cette introduction nous prendrons un exemple : au moyen âge nombre d’interdits rythmaient la vie des cathares et des non cathares. Pour les Bons Chrétiens il ne fallait pas manger de viande, ni d’œufs, ni de laitage provenant de la fonction reproductrice mais le poisson était autorisé (nous n’évoquerons pas ici les raisons de ceci ou cela), retenons qu’au XXIème siècle les usages ont changé, ils ont évolué en fonction des découvertes scientifiques que ne rejette nullement le catharisme. En règle générale il ne fallait  manger ni viande ni laitage, ni tout ce qui recevait le « souffle de la vie ». Aujourd’hui se pose une question existentielle : qu’en est-il des nourrissons que leur mère allaite? Que fait-on des plantes qui vivent, se déplacent, entrent en compétition territoriale avec d’autres plantes notamment dans les sous-bois, dans les   forêts où certaines essences  prennent la place d’autres, de cette nature en mouvement qui emprisonne le carbone et dispense l’oxygène indispensable à notre vie car ne l’oublions pas : le cathare doit préserver sa vie et celle de son prochain, ne pas tuer et refuser la guerre. Alors, extraire une plante pour l’ingurgiter c’est, tout simplement, ôter la vie à une espèce vivante… Ce que nous oublions c’est que nous sommes avant tout des êtres humains, non des ectoplasmes, non des esprits… nous tendons vers une spiritualité du Bien, nous «servons» Dieu par l’intermédiaire de l’enseignement du Christ. Mais en ce monde nous restons des êtres humains ! Si nous devons pratiquer l’élevage ou la culture c’est parce que nous n’avons pas trouvé d’autres moyens de survivre… Que Dieu nous vienne alors en aide afin de préserver l’intelligence vivante qui nous est donnée de véhiculer pour Le «servir». Cet exemple a été nécessaire pour servir d’argumentaire contre nos adversaires et contre nous même. Cessons l’hypocrisie, ne jugeons pas et faisons de notre mieux pour préserver la vie sous toutes ses formes, pour vivre au quotidien une vie honnête où l’acte sexuel lui-même se doit d'être sublimé par une chasteté d'amour et non pas un rejet d'abstinance de non sens. Repoussons les jugements, ayons de la compassion pour notre prochain, soyons à l’écoute de l’autre dans ses différences religieuses, spirituelles, voire même envers ceux qui pratiquent un athéisme qui peut, tout aussi bien que les cathares, dispenser la bonté…

La Règle de Justice et de Vérité est une règle monastique (à caractère cénobite) que l’on vit au quotidien (la vie monacale étant réservée aux anachorètes qui font voeux de silence), par consentement, entouré de ses proches et en communion avec les autres membres de la communauté.

 

 

Les prières de la communauté orientale,

issue des antiques monastères-écoles d’Ohrid et de Preslav

Prière orthodoxe (Grece) :

 

«Roi Céleste, Paraclet, Esprit de Vérité,

Toi qui es en tout, présent et remplissant tout,

Trésor de grâce et dispensateur de la vie,

Viens et demeure en nous,

Purifie-nous de toute souillure,

Et sauve nos âmes, Toi qui es Bonté !»

 

*

Le Pater (France) :

Notre Père qui es aux Cieux,

Que ton Nom soit sanctifié,

Que ton Royaume advienne,

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au Ciel.

Donne-nous aujourd’hui la connaissance de l’amour qui est au-dessus de toute chose

Et efface nos dettes,

Comme nous-mêmes effaçons celles de nos débiteurs,

Et ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du Mal.

Car à Toi est le Royaume, la Puissance et la Gloire, pour tous les siècles,

Amen.

 

*

 

Prière de l’Abba Ra Heim (Egypte) :

 

Notre Père qui êtes aux cieux

Que votre royaume céleste vienne sur terre

Que vos lois célestes soient observées sur terre

Préservez nous du chaos

Et accordez nous ce dont nous avons besoin

Alléluia

Amen

 

*

Glose sur le Pater (Etude de notre frère Bertran)

Notre Père qui es aux Cieux,

Que ton Nom soit sanctifié   ;

Que ton Royaume advienne   ;

Que ta volonté soit faite sur la terre comme au Ciel.

Donne-nous aujourd'hui la connaissance de l’amour qui est au-dessus de toute chose

Et efface nos dettes,

Comme nous-mêmes effaçons celles de nos débiteurs   ;

Et ne nous induis pas en tentation, mais délivre-nous du Mal.

Car à Toi est le Royaume, la Puissance et la Gloire, pour tous les siècles,  

Amen.

 

épi ousia

"Au dessus de la substance"  : traduit en occitan par "au dessus de toute chose" 

Notons que l'un des points les plus importants du manuscrit cathare de Dublin est justement la notion de "substance" (et donc ousia). Dans ce manuscrit il y a 7 substances qui caractérisent l'être humain et sa relation avec le Divin. Le Manuscrit de Dublin est essentiellement un commentaire, une exégèse du Pater, le Pater étant considéré comme la quintessence de l'Evangile, comme le leg primordial du Verbe aux Humains.. 

Dans le Manuscrit cathare de Dublin, les 7 substances  (que l'on pourrait traduire, comme en occitan, par "choses")   sont définitivement liées les unes aux autres, et ordonnées de la plus matérielle à la plus spirituelle. La plus matérielle est animale: c'est notre corps physique. La plus spirituelle c'est l'Amour, c'est notre "contact" avec Dieu qui est Amour. Entre les deux tous les intermédiaires, tous les échelons de nos capacités et de notre progression vers Dieu, c'est à dire toutes les substances, à travers le psychique et le spirituel (le cœur (mental), l'âme, la vie, l'esprit, le visiteur- enseigneur (paraclet). Chaque substance est épi, "au dessus de " celle qui la précède et en dessous de celle qui la suit. Donc l'Homme sur la voie demande au cours de sa prière, à Dieu, qu'il lui prodigue l'enseignement que la substance qui est alors au dessus de son état actuel peut lui donner afin de se hisser au niveau spirituel  de cette substance et de progresser vers la substance suivante... C'est le sens de "donne nous notre pain (enseignement) super substantiel", le plus supersubstantiel, c'est à dire l'aboutissement étant l'amour et son "contact" avec l'Amour divin...

passage de l'Evangile selon Matthieu (6,5-14) :

Lorsque vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites, qui aiment à prier debout dans les synagogues et au coin des rues, afin d'être vus des hommes ; en vérité, je vous le dis, ils ont reçu leur récompense. Pour toi, quand tu veux prier, entre dans ta chambre et, ayant fermé ta porte, prie ton Père qui est présent dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra. Dans vos prières, ne multipliez pas les paroles, comme font les païens, qui s'imaginent devoir être exaucés à force de paroles. Ne leur ressemblez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous ne le lui demandiez. Vous prierez donc ainsi : Notre Père qui est aux cieux, etc.

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