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Entretien d'Anita de Laparra avec Gilles-Henri Tardy

Entretien du 15 août 2017. Depuis lors, Gilles-Henri Tardy, après un séjour de 11 années en Grèce et au Moyen-Orient, est revenu en Terre Occitane. (Anita)

Marie Helene Kernin  : J'aime l'idée de veilleurs silencieux ...

- Anita : Gilles-Henri vous avez récemment voyagé au Kurdistan, pourquoi ce voyage dans ce pays en guerre contre l'EI ?
- GH : Une conjonction d'éléments m'a conduit à me rendre à Erbil près de Mossoul et Qaraqosh pour deux raisons : la première était d'ordre humanitaire et la seconde pour y rencontrer les Chrétiens d'Orient et les Yézidis.
- Anita : Votre site internet "Eglise-cathare.fr" semble en veille, n'y a-t-il plus de connaissance à transmettre ?
- GH : Il y a quelques années nous avons créé le site internet de l'"Eglise-cathare.fr". Depuis 2 ans, nous avons voulu améliorer le site car devant les visites cela était devenu nécessaire. Malheureusement je n'ai pas trouvé les personnes compétentes pour le gérer et de mon côté j'ai intensifié mes études en faisant des retraites et des voyages, comme au monastère St-Georges ou comme au Kurdistan en mai dernier, sur les pas de l'apôtre Thomas.

- Anita : Que retirez-vous de ces voyages ?

- GH : Mon travail de recherches me fait découvrir les fabuleux "Manuscrits d'Orient" et une Histoire biblique bien différente et autrement merveilleuse.
Au monastère j'ai découvert une vie ou plutôt une fin de vie de Myriam de Magdala bien différente de ce que l'on nous inculque en France. Cela est profondément troublant. 
A Erbil, j'ai découvert une Histoire de Dieu autrement différente de ce que la Bible dans sa Genèse nous raconte. Cette dernière, inspirée des mythes sumériens, est déjà mentionnée chez les Yézidis voici plus de 6000 ans. En comparaison, les premières péricopes de la Bible ne commencent à être écrites qu'il y a 3000 ans et la Bible elle-même n'est compilée par les Judéens exilés à Babylone depuis seulement 700 ans av.JC.
- Anita : il faudrait réécrire la Bible ? Pardonnez-moi, mais où cela conduit-il ?
- GH : Je comprends le désarroi mais cela doit-il être un désarroi ? Ce qu'il en est personnellement c'est que, finalement, je me détache des amis cathares, catholiques et protestants voire même de certaines obédiences maçonniques sérieuses avec qui j'avais quelques discussions... Je deviens, disais-je récemment à un ami, sinon un anachorète, du moins un "ours" devenu amoureux des textes.


- Anita : Les textes sont si importants ?
- GH : Les textes ? Ah ! Les Textes ! Je les décortiques et les interprètes à l'aide de l'étude des résultats de recherches d'exégètes et de théologiens. Ces philosophes (pas tous) ont à dire vrai, des visions particulières de la manière dont l'Histoire biblique et surtout christique a été écrite.
- Anita : En quoi cela vous retire des contacts avec le catharisme ?
- GH : On doit voir cela comme "retrait"... Se retirer, se mettre en retrait, en tout cas un temps car je devines ne plus être en phase avec une simple spiritualité de l'apparence. Celle qui consiste à répondre à tous et à tout. Certains amis cathjares n'interviennent jamais, est-ce bien ? En tout cas, cela est reposant. J'ai donc pris du recul par rapport aux sites, groupuscules, ésotérismes de tous poils... qui ne mènent à rien.
- Anita :Que comptez-vous faire vis-à-vis de vos amis cathares et de vos études ?
- GH : Je reste profondément cathare mais, nos amis l'ont bien compris, avec une vision orientale, c'est à dire en recherche de l'origine de la toute première église du Christ : celle de Jacques, Jean, Pierre et Myriam de Magdala... surtout Myriam. Les Manuscrits d'Orient peuvent nous y aider.


- Anita : On vous reverra donc en Languedoc ?
- GH : Oui bien sûr ! Bien que Cathare, j'ai repris contact avec les évêques de Rodez et, comme certains d'entre-nous, avec l'évêque de Pamiers pour tenter un rapprochement d'Amour-agâpé. Mais, plus encore, je me suis rapproché, grâce à une amie très chère à Erbil, des Dominicains de Mossoul et d'Erbil avec qui je reste en contact étroit. Redécouvrir Dieu à travers leur regard est reposant, revenir au Christ et à Myriam de Magdala en étudiant notamment l’Évangile de Thomas et l’Évangile de Marie... est une source de sérénité ...


- Anita : C'est notre cinquième entretien, il y en aura donc d'autres... pour celui-ci, un dernier mot ?
- GH : Merci Anita de m'accorder ce temps de réflexion et bien entendu je reste en ce monde... mais de moins en moins... Je me détache peu à peu mais je me rapproche, comme l'on dit, de cette "fine pointe de l'âme" située à l'extrémité d'une ouverture entre psyché et spiritualité... détaché de l'une pas encore dans l'autre...

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